Chapitre 1
Les
(contre)bassistes ont vraiment le Blues
Imaginez-vous dans les années 40,
contrebassiste dans un groupe de Blues, un Big Band ou une formation de Jazz:
vous êtes le seul à ne pouvoir jouer que debout vue l'encombrement
de votre instrument (la batterie est certes plus grosse mais le batteur -lui-
est assis). Vous êtes au fond de la scène pour ne pas géner
les solistes (personne ne vous regarde) et depuis quelques temps, vous vous
esquintez les doigts en essayant de jouer plus fort pour tenter de vous faire
entendre parmi les guitaristes qui eux peuvent bénéficier d'une
amplification de plus en plus performante...
Bien sûr, depuis plusieurs années, certains "Geo Trouvetou", notamment chez Gibson et Rickenbaker, proposaient des mini-contrebasses ou des gros banjos (accordés en Do-Ré-Sol-La) amplifiés mais les résultats ne furent jamais vraiment à la hauteur des espérances, faute d'un système d'amplification performant.
Un contrebassiste new-yorkais, Everett Hull, entra dans la danse à la fin des années 40 et proposa un système d'amplification pour contrebasse, composé d'un micro directement intégré dans la pique (peg) sur laquelle repose la contrebasse: cette "pique amplifiée" (amplified peg) donna le nom à la société Ampeg et connut un certain succès.
Contrairement à ce que l'on pense, la 1ère vraie guitare basse électrique ne fut pas inventée en 1951 par Leo Fender mais en 1936 par un professeur de guitare hawaïenne de Seattle, Paul Tutmarc, qui avait fondé la société Audiovox: l'Audiovox 736 Bass Fiddle possédait un corps en noyer équipé d'un micro et d'un bouton de commande sur une plaque en plastique nacré, d'un manche à 16 frettes et d'un fil sortant d'une prise placée sur la face supérieure. Même si les basses Audiovox ne furent jamais à l'origine de l'explosion de la guitare basse, il me parait juste de signaler cette anecdote.
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